Bonsoir les curieux! Et oui, le weekend se termine déjà. Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, il est passé à une vitesse folle, il faut dire que je n'ai pas arrêté une seconde! Si vous me suivez chaque semaine, vous n'êtes pas sans savoir que je me prépare à déménager (où, je ne sais pas encore) et à vendre mon actuel chez moi (à qui, je ne sais pas encore non plus). Bref, ce weekend, je n'ai pas pu me poser pour terminer l'article commencé pendant la semaine, j'ai dû attendre dimanche 17h pour m'y coller à mon aise. Je suis fourbue, mais heureuse de vous retrouver après avoir accompli mes devoirs immobiliers. Vous êtes en quelque sorte la récompense à mon dur labeur!
Cette semaine, j'avais envie de partager une anecdote et les pensées y afférentes avec vous. C'est que j'ai le temps de réfléchir en faisant mes cartons, hein.
La semaine dernière, le loulou, qui a participé à une course d'orientation a eu cette remarque magnifique:
"Maman, je n'ai pas compris pourquoi x et y se sont précipités de la sorte, avec mon ami, on n'avait pas envie de courir si vite, c'est vrai quoi, pour une fois qu'on est en pleine nature! Non mais c'est vrai, vraiment en pleine nature quoi. L'air, il ne sentait pas pareil, il sentait bon. On avait envie de le respirer. Il y avait des feuilles mortes partout, on les regardait. J'ai ramassé des beaux cailloux, on a regardé le ciel. On a tout regardé. Alors ils sont partis loin devant et nous ont abandonné là. Ils nous ont pris pour des cons, mais c'est eux les cons, hein maman?".
J'y ai repensé un matin en arrivant sur le lieu de ma réunion, mandatée par mon employeur.
Je fais une parenthèse pour contextualiser.
Je n'ai plus de desktop au bureau, mais un laptop que je me dois
bien sûr d'emporter lors de mes réunions externes. Quand nous avons reçu
ce nouvel outil de travail, il avait pour but de nous permettre de
télétravailler un jour par semaine (oui excellent
point, j'en suis ravie, j'en conviens) et de nous faciliter la prise de
notes. Par la suite, il nous a permis de rédiger directement un
compte-rendu complet des dites réunions et de l'envoyer en direct live à notre supérieur.
Aujourd'hui, on en est au compte-rendu en direct live ET au traitement des mails entrants. Tout ça pendant les dites réunions.
Autrement dit, ce que l'on faisait avant en trois demi-jours, nous le
faisons désormais en un demi. Je vous laisse juger du côté
intellectuellement éreintant et positif… ou pas de l'affaire.
Fin de la parenthèse.
Je disais donc que j'ai repensé à la magnifique remarque pleine de philosophie et de bon sens du loulou.
En effet, pour pouvoir fonctionner comme indiqué ci-dessus, un accès au
net est obligatoire. Hors, il se fait qu'il n'y a pas assez d'accès
pour combler les besoins de l'ensemble des protagonistes
laptopés lors des réunions externes. Et je me suis trouvée soulagée d'arriver la première, ayant
ainsi la garantie d'accéder au sésame. Pire, j'ai poussé le vice,
devant urgemment délester ma vessie, de d'abord me connecter au cas où
la foule en délire arriverait pendant l'évacuation
de mon urée, ne voulant pas me retrouver le bec dans… l'eau.
Dix-huit mois de transition et certains de mes réflexes pavlovien
sont encore bien ancrés. Didju! Je m'en suis voulue (non non pas au
point de me flageller, les rechutes sont normales, le principal est de
les voir et de les fuir). Pourtant je déteste courir
pour arriver la première en vrai au fond de moi. D'ailleurs, ce trait de
caractère me cause bien des bévues, me donnant parfois dans le monde
implacable du travail l'image d'une molassonne dépourvue d'ambition - ou
d'une rêveuse les jours où j'ai plus de chance.
Attention, je rends toujours mes dossiers dans le respect des
sacro-saintes deadlines, même celles qui ne sont que purement fictives,
quand je sais pertinemment à l'avance que mon travail va rester deux ans
au frigo malgré son caractère urgentissime.
Je suis qui plus est quelqu'un d'extrêmement dynamique et enthousiaste.
Je peux abattre des sommes de travail monstre et soulever des
montagnes (la preuve ce weekend, si vous saviez ^^). Mais ce n'est pas suffisant si l'ambition n'y est pas.
L'ambition d'arriver le premier, l'ambition de montrer ce
qu'on vaut et ce qu'on veut. Montre-toi et tu auras. Il n'y a pas que
dans le travail d'ailleurs que ça me pose souci. Ne pas vouloir être le
premier, c'est se faire bousculer dans le métro, se faire bousculer sur
le trottoir, au passage pour piétons, ne pas
obtenir le dernier article en rayon, faire la file plus longtemps à la
caisse.
Et cette chanson de Goldman de me revenir en tête...
Pour moi, ne pas vouloir être la
première, c'est ne pas me perdre. C'est être là avec vous aujourd'hui,
plutôt qu'ailleurs. C'est placer l'humain au centre des débats. C'est penser à l'autre, c'est essayer d'être solidaire, le plus possible, c'est chérir la vie plutôt que le système, c'est prendre ses responsabilités, en profondeur, en toute conscience et pas pour se fondre/confondre dans les rouages d'un système où la violence quotidienne ne fait que se renforcer chaque jour un peu plus. Je ne veux pas être violente et je ne veux pas avoir à subir cette violence. Je ne veux pas/plus contribuer à ça.
Je préfère être la dernière d'avoir réfléchi plutôt que d'être la première d'avoir couru.
Je vous souhaite une belle semaine plein de lenteurs assumées les curieux! Je vous embrasse et je vous dis à la semaine prochaine pour un article consacré, je l'espère, à la part d'art qui sommeille en chacun de nous!
Je vous souhaite une belle semaine plein de lenteurs assumées les curieux! Je vous embrasse et je vous dis à la semaine prochaine pour un article consacré, je l'espère, à la part d'art qui sommeille en chacun de nous!
http://www.ted.com/talks/carl_honore_praises_slowness?language=fr
RépondreSupprimerExcellent! <3
SupprimerMerci beaucoup pour le partage.
Bonjour,
RépondreSupprimerLe parfum de la jeunesse a un goût qui ne se retrouve jamais,
et il en est de même pour les chansons malgré tous les efforts de Goldman.
Cordialement
A chacun de faire en sorte que chaque âge possède son inoubliable parfum ;) Ne pas se perdre et continuer à rêver sont peut-être des clés :)
SupprimerUn souci avec Jean-Jacques?