dimanche 7 décembre 2014

Billet d'humeur #2 - Etre le premier


Bonsoir les curieux! Et oui, le weekend se termine déjà. Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, il est passé à une vitesse folle, il faut dire que je n'ai pas arrêté une seconde! Si vous me suivez chaque semaine, vous n'êtes pas sans savoir que je me prépare à déménager (où, je ne sais pas encore) et à vendre mon actuel chez moi (à qui, je ne sais pas encore non plus). Bref, ce weekend, je n'ai pas pu me poser pour terminer l'article commencé pendant la semaine, j'ai dû attendre dimanche 17h pour m'y coller à mon aise. Je suis fourbue, mais heureuse de vous retrouver après avoir accompli mes devoirs immobiliers. Vous êtes en quelque sorte la récompense à mon dur labeur!

Cette semaine, j'avais envie de partager une anecdote et les pensées y afférentes avec vous. C'est que j'ai le temps de réfléchir en faisant mes cartons, hein.

La semaine dernière, le loulou, qui a participé à une course d'orientation a eu cette remarque magnifique: 

"Maman, je n'ai pas compris pourquoi x et y se sont précipités de la sorte, avec mon ami, on n'avait pas envie de courir si vite, c'est vrai quoi, pour une fois qu'on est en pleine nature! Non mais c'est vrai, vraiment en pleine nature quoi. L'air, il ne sentait pas pareil, il sentait bon. On avait envie de le respirer. Il y avait des feuilles mortes partout, on les regardait. J'ai ramassé des beaux cailloux, on a regardé le ciel. On a tout regardé. Alors ils sont partis loin devant et nous ont abandonné là. Ils nous ont pris pour des cons, mais c'est eux les cons, hein maman?".

J'y ai repensé un matin en arrivant sur le lieu de ma réunion, mandatée par mon employeur. 

Je fais une parenthèse pour contextualiser.
Je n'ai plus de desktop au bureau, mais un laptop que je me dois bien sûr d'emporter lors de mes réunions externes. Quand nous avons reçu ce nouvel outil de travail, il avait pour but de nous permettre de télétravailler un jour par semaine (oui excellent point, j'en suis ravie, j'en conviens) et de nous faciliter la prise de notes. Par la suite, il nous a permis de rédiger directement un compte-rendu complet des dites réunions et de l'envoyer en direct live à notre supérieur. Aujourd'hui, on en est au compte-rendu en direct live ET au traitement des mails entrants. Tout ça pendant les dites réunions. Autrement dit, ce que l'on faisait avant en trois demi-jours, nous le faisons désormais en un demi. Je vous laisse juger du côté intellectuellement éreintant et positif… ou pas de l'affaire. Fin de la parenthèse.

Je disais donc que j'ai repensé à la magnifique remarque pleine de philosophie et de bon sens du loulou. En effet, pour pouvoir fonctionner comme indiqué ci-dessus, un accès au net est obligatoire. Hors, il se fait qu'il n'y a pas assez d'accès pour combler les besoins de l'ensemble des protagonistes laptopés lors des réunions externes. Et je me suis trouvée soulagée d'arriver la première, ayant ainsi la garantie d'accéder au sésame. Pire, j'ai poussé le vice, devant urgemment délester ma vessie, de d'abord me connecter au cas où la foule en délire arriverait pendant l'évacuation de mon urée, ne voulant pas me retrouver le bec dans… l'eau.

Dix-huit mois de transition et certains de mes réflexes pavlovien sont encore bien ancrés. Didju! Je m'en suis voulue (non non pas au point de me flageller, les rechutes sont normales, le principal est de les voir et de les fuir). Pourtant je déteste courir pour arriver la première en vrai au fond de moi. D'ailleurs, ce trait de caractère me cause bien des bévues, me donnant parfois dans le monde implacable du travail l'image d'une molassonne dépourvue d'ambition - ou d'une rêveuse les jours où j'ai plus de chance. Attention, je rends toujours mes dossiers dans le respect des sacro-saintes deadlines, même celles qui ne sont que purement fictives, quand je sais pertinemment à l'avance que mon travail va rester deux ans au frigo malgré son caractère urgentissime. Je suis qui plus est quelqu'un d'extrêmement dynamique et enthousiaste. Je peux abattre des sommes de travail monstre et soulever des montagnes (la preuve ce weekend, si vous saviez ^^). Mais ce n'est pas suffisant si l'ambition n'y est pas. L'ambition d'arriver le premier, l'ambition de montrer ce qu'on vaut et ce qu'on veut. Montre-toi et tu auras. Il n'y a pas que dans le travail d'ailleurs que ça me pose souci. Ne pas vouloir être le premier, c'est se faire bousculer dans le métro, se faire bousculer sur le trottoir, au passage pour piétons, ne pas obtenir le dernier article en rayon, faire la file plus longtemps à la caisse.

 
Et cette chanson de Goldman de me revenir en tête... 





Pour moi, ne pas vouloir être la première, c'est ne pas me perdre. C'est être là avec vous aujourd'hui, plutôt qu'ailleurs. C'est placer l'humain au centre des débats. C'est penser à l'autre, c'est essayer d'être solidaire, le plus possible, c'est chérir la vie plutôt que le système, c'est prendre ses responsabilités, en profondeur, en toute conscience et pas pour se fondre/confondre dans les rouages d'un système où la violence quotidienne ne fait que se renforcer chaque jour un peu plus. Je ne veux pas être violente et je ne veux pas avoir à subir cette violence. Je ne veux pas/plus contribuer à ça. 

Je préfère être la dernière d'avoir réfléchi plutôt que d'être la première d'avoir couru.

Je vous souhaite une belle semaine plein de lenteurs assumées les curieux! Je vous embrasse et je vous dis à la semaine prochaine pour un article consacré, je l'espère, à la part d'art qui sommeille en chacun de nous!



Ness Butterfly
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4 commentaires :

  1. http://www.ted.com/talks/carl_honore_praises_slowness?language=fr

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  2. Bonjour,
    Le parfum de la jeunesse a un goût qui ne se retrouve jamais,
    et il en est de même pour les chansons malgré tous les efforts de Goldman.
    Cordialement

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    1. A chacun de faire en sorte que chaque âge possède son inoubliable parfum ;) Ne pas se perdre et continuer à rêver sont peut-être des clés :)

      Un souci avec Jean-Jacques?

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