mercredi 20 mai 2015

Littérature #28 - Le meilleur des mondes (Aldous Huxley)



Hello tout le monde! Comment allez-vous? J'espère que vous allez bien et que vous aurez un moment de plaisir à lire ma nouvelle chronique littéraire. Comme à chaque fois, c'est un réel bonheur pour moi de vous retrouver et de consacrer du temps à MMEB. N'hésitez surtout à me laisser des commentaires, que ce soit ici ou sur la page facebook du blog, j'y répondrai avec plaisir.

La chronique du jour sera donc consacrée au livre très célèbre d'Aldous Huxley: Le meilleur des mondes. 



L'auteur

 

Ecrivain britannique né en 1894, A. Huxley est décédé à Los Angeles en 1963 après avoir écrit de nombreux romans, essais, nouvelles et autres recueils de voyages. Il gagna aussi très bien sa vie en écrivant des scénarios pour Hollywood, notamment des adaptations comme celles d'Orgueils et préjugés ou de Jane Eyre.  Il était très préoccupé par les progrès scientifiques et leurs dérives potentielles ce qui sent évidemment très fort dans ses ouvrages. Plus tard dans sa carrière, son oeuvre sera également teintée de spiritualité et empruntera la route du New Age.

Huxley a grandi dans un contexte familial assez noir puisqu'il a perdu sa mère de maladie alors qu'il n'avait que quatorze ans, ensuite sa soeur est décédée tragiquement le même mois. Son grand frère s'est suicidé quelques années plus tard et Aldous lui-même contracte une maladie qui le rend un temps presque aveugle, il ne recouvrira la vue que bien des années plus tard. 

Bien qu'il se soit intéressé assez tôt à la littérature, il semblerait que ce soit surtout la nécessité de gagner sa vie qui le poussa à écrire ses premiers romans et à chercher à se faire publier. Il était également critique d'art et critique musical ce qui l'amena à voyager et à fréquenter l'intelligentsia européenne de l'époque parmi laquelle il se fera des amis.

Personnellement, ce que j'aime chez cet auteur, c'est qu'il dénonce le cocktail explosif que forment pouvoir, progrès de la technique et dérives de la psychologie comme le behaviorisme.

Il est décédé le 22 novembre 1963 d'un cancer de la gorge, assisté par sa seconde femme qui lui a fait deux injections de LSD, à sa demande.





La couverture

 

Je trouve que la couverture de l'édition que je possède reflète parfaitement l'essence même du livre qui a quand même pour base la manipulation génétique. On y voit deux bébés au faciès fort différent et on comprend de suite lequel est un Alpha ^^ Les schémas en fond donne le ton scientifique qui sied à toute manipulation génétique. Enfin, j'aime bien le bleu, en toute subjectivité.




Le quatrième de couverture

 

"Voici près d'un siècle, dans d'étourdissantes visions, Aldous Huxley imagine une civilisation future jusque dans ses rouages les plus surprenants: un Etat Mondial, parfaitement hiérarchisé, a cantonné les derniers humains "sauvages" dans des réserves. La culture in vitro des foetus a engendré le règne des "Alphas", génétiquement déterminés à être l'élite dirigeante. Les castes inférieures, elles, sont conditionnées pour se satisfaire pleinement de leur sort. Dans cette société où le bonheur est loi, famille, monogamie, sentiments sont bannis. 

Le meilleur des mondes est possible. Aujourd'hui, il nous paraît même familier..."


L'histoire


Je me suis demandée ce que j'allais bien pouvoir dire sur ce livre dystopique qui a déjà été tant et tant commenté. Quelle pierre à l'édifice pourrais-je apporter? Et bien ma foi, mon avis tout simplement, alors en avant!

Quelques mots sur l'histoire, avant tout.
Elle se passe à Londres, au sein d'un Etat mondial duquel la plupart des gens font partie. Certains "sauvages" sont cependant encore regroupés dans différentes réserves et c'est d'ailleurs dans ces réserves que sont envoyés les bannis. Les humains ne se reproduisent plus, les relations sexuelles servant juste leur plaisir. Les bébés naissent dans d'immenses labo/usines, via éprouvettes et processus d'endoctrinement à la carte suivant la caste à laquelle ils appartiendront. Chaque habitant de l'Etat mondial est conditionné pour être un consommateur. Dans ce contexte, nous suivons les tribulations de Bernard, un Alpha sur qui le conditionnement n'a pas correctement fonctionné, Lénina, une Bêta au corps de rêve ainsi que John et Linda, "sauvages" ramenés en l'Etat mondial par Bernard suite à un voyage.

La première chose que j'ai envie de dire, qui me semble vraiment importante par rapport à ce livre, aujourd'hui, en 2015, c'est qu'il a été écrit en 1931. Et comme avec le tout aussi célèbre 1984 d'Orwell (chronique MMEB ici), on ne peut être que frappé par le côté visionnaire de l'histoire pour ce qui est de l'aspect manipulation, abrutissement et contrôle des comportements. Je m'explique.



La manipulation

Dans le livre --> manipulation de l'histoire et manipulation génétique.

En 2015 --> Même si ça ne saute pas aux yeux de tout le monde, ces deux pôles sont bel et bien présent à notre époque. On peut penser que la manipulation de l'histoire n'est pas poussée au même point que dans Le meilleur des mondes, mais elle existe pourtant bel et bien. Il existe maints exemples qui vont en ce sens, certains officiellement reconnus (je ne m'étendrai cependant pas ici sur le sujet car là n'est pas le propos et je ne veux pas faire de cette chronique un sujet hautement polémique). Quant à la manipulation génétique.... et bien, ma foi, l'eugénisme est lui aussi bel et bien là et vu ce qui parvient jusqu'à nos oreilles, on peut penser qu'il va bien plus loin que ce qu'on sait (partie immergée de l'iceberg, tout ça...). Là aussi, je vous invite à faire vos propres recherches.


L'abrutissement

Dans le livre --> L'abrutissement passe par le soma, par la manipulation génétique, par le cinéma.

En 2015 --> Il s'agit d'une vision parmi d'autres, mais quand même, ne sommes-nous pas pour beaucoup abruti par les anti-dépresseurs, la télévision, certaines productions cinématographiques, les publicités, l'esclavagisme moderne du métro-boulot-dodo et la malbouffe?


Le contrôle des comportements

Dans le livre --> Tout le monde doit se comporter et penser d'une certaine manière et ce dans tous les domaines sous peine de bannissement, mais il y a aussi un contrôle des comportements via la manipulation génétique.

2015 --> Quelle place y-a-t-il pour les gens différents, "différents" au sens large du terme?  Imaginez-vous vouloir vivre en-dehors du système qui est le nôtre. Ou peut-être faites-vous partie de ces gens-là et ressentez-vous à quel point rien n'est prévu pour vous? 
Autre exemple, cette loi française qui permettra de surveiller chaque citoyen et qui fera des antinucléaires, des zadistes, des défenseurs de la nature des contrevenants à la sécurité du pays, des personnes susceptibles d'être arrêtées parce qu'elles vont à contre-courant de ce que le gouvernement estime "juste". Il faut savoir qu'il ne s'agit pas, avec ce genre de lois,  de réprimer, punir et juger des actes qui causeraient des blessures ou le décès d'autres personnes, mais bien de partir du principe que certaines pensées et philosophies de vie, certains combats pacifistes sont déjà des crimes en soi. Pour vous donner un exemple, cela signifierait qu'on pourrait considérer ce blog - et plein d'autres - comme véhiculant des idées qui, au minimum, contreviennent à l'ordre public. 

Le meilleur des mondes est un roman dystopique qui donc, par essence, nous parle des dérives possibles et que d'aucun pourrait juger de paranoïaque. Vous pouvez penser la même chose de mon analyse, mais n'oubliez pas d'être curieux ;)

Bref, le livre --> 2015: "Nous ne sommes qu'à un pas" comme l'affirme Laurent Alexandre.

Le meilleur des mondes d'Aldous Huxley (1931), traduit par Jules Castier.
Est-ce que ce livre a sa place dans ma bibliothèque? Oui!


J'espère que cet article entre chronique littéraire et analyse vous aura plu. Donnez-moi votre avis!


A très vite!
Ness Butterfly

4 commentaires :

  1. Voilà un livre qui me fait envie depuis longtemps. Il me fait un peu penser à 1984! En tout cas belle chronique! :)

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    1. Oooh AnGee <3
      Merci d'être passée par ici :)
      Je suis heureuse que ma chronique te plaise. Le meilleur des mondes est souvent mis en parallèle avec 1984. Ils ont en commun les aspects manipulation de l'histoire, contrôle des comportements, un certain abrutissement aussi. La grosse différence, c'est que dans Le meilleur des mondes, les gens sont globalement contents de leur condition, c'est moins sombre, du moins en surface. Alors que 1984 est d'emblée assez noir. Bises

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  2. C'est vrai qu'il est important de parler de ce livre (surtout en ce moment). Mais j'y plus une explication sur le formatage d'une société, se couler dans un moule qu'elle nous impose, plutôt que de nous empêcher d'avoir nos propres idées, opinion (c'est plus le travail d'Orwell dans 1984). Il y a un mal plus profond qu'évoque Huxley : celui de ressembler à tous le monde et abolir les sentiments, nos émotions dans le but de nous rendre passif et nous éloigner de la tristesse et de la déception. On y est dans ce formatage ces magazines féminins, cette oppression de la beauté, laminceur et de la peine santé... Ok je me fait peur on est pas loin du livre d'Huxley!
    En tout cas merci pour cette analyse, ça fait du bien de lire des blogs où les gens expriment leur refléxion!

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    1. Bonjour Emma et bienvenue sur le blog :)
      J'aime bien ton analyse et je la trouve par ailleurs tout à fait correcte, même si je ne l'ai pas développée dans ma chronique. Et oui, on y est hein lol

      Merci à toi d'être passée et d'avoir partagé tes mots surtout! Merci pour ton compliment aussi, je vais continuer dans ce sens-là :)

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