vendredi 8 novembre 2013

Littérature #7 - Histoire de Lisey (Stephen King)

 

MIRALBA sur Na'ya Lune 


Bonjour les curieux! C'est avec un plaisir non dissimulé que je publie cette chronique littéraire consacrée à un bon King comme je les aime! Raaah, ça fait du bien! Raaah, ça faisait longtemps! Comme je l'ai sûrement dit plus d'une fois, Stephen King a bercé, euh non..., a épouvanté mon adolescence. Jeune adulte, j'ai continué à le lire, un peu cahin-caha sur la fin jusqu'au jour où Cellulaire m'a complètement déçue, au point d'arrêter de lire mon auteur préféré pour ne pas souffrir de sa déchéance. Pourtant, en 2006, l'année même de la parution de Cellulaire, sortait également Histoire de Lisey et si je n'étais pas passée à côté, je n'aurais sans doute jamais laissé tomber le maître de l'épouvante. Mais la vie est ainsi faite et je vais donc m'atteler à rattraper le temps perdu. Aujourd'hui, je vais donc partager avec vous mon bonheur d'avoir lu Histoire de Lisey!






L'auteur

Je vous en ai déjà parlé très brièvement dans ma chronique consacrée à 22/11/63. Je ne rajouterai rien ici car j'envisage de consacrer prochainement tout un article à Stephen King. Rentrons donc tout de suite dans le vif du sujet.


Le quatrième de couverture

Pendant vingt-cinq ans, Lisey a partagé les secrets et les angoisses de son mari. Romancier célèbre, Scott Landon était un homme extrêmement complexe et tourmenté. Il avait tenté de lui ouvrir la porte du lieu, à la fois terrifiant et salvateur où il puisait son inspiration. A la mort de Scott, désemparée, Lisey s'immerge dans les papiers qu'il a laissés, s'enfonçant toujours plus loin dans les ténèbres... Histoire de Lisey est le roman le plus personnel et le plus puissant de Stephen King. Une histoire troublante, obsessionnelle, mais aussi une réflexion fascinante sur les sources de la création, la tentation de la folie et le langage secret de l'amour. Un chef-d'oeuvre.



La couverture

L'édition que j'ai lue est celle du Livre de Poche que vous pouvez voir tout en haut de l'article. Je la trouve assez jolie. Simple mais élégante quand même. Le graphisme utilisé pour les prénom et nom de l'auteur reflète parfaitement son univers je trouve. La pelle est un élément essentiel de l'histoire... sans rien dévoiler, elle est la "tapette à tarés de Lisey". J'adore cette expression, il y a tout de suite plein d'images qui me viennent en tête! Pas vous?

 

 

L'histoire

Avant toute chose, je trouve le quatrième de couverture un rien approximatif et je pense que ça doit être souligné. Il donne l'impression que l'histoire commence juste après le décès de Scott, hors ce n'est pas du tout le cas puisqu'elle débute deux ans après et que Lisey continue à vivre, on ne la trouve pas en pleine dépression profonde. Mais effectivement, elle n'a pas encore trié les papiers de son défunt mari et doit encore s'y atteler.Voilà pour mon préambule.

Stephen King a dédié ce livre à Tabitha, sa femme, sa "babylove". L'idée du roman lui est venue en 2003, paraît-il, alors qu'il rentrait d'une longue hospitalisation après avoir contracté une pneumonie. Son bureau avait été repeint et tous ses papiers avaient été rangés dans des cartons. Il s'est alors dit que c'est à ça que son bureau ressemblerait après sa mort... c'est ainsi qu'Histoire de Lisey est sortie de son imagination.

Le premier chapitre se termine à la page 30 et, déjà là, j'ai accroché, je n'ai pas du tout envie de lâcher le livre! Si je n'avais pas mon "8-16" à faire, si je ne me levais pas cinq jours par semaine à 5h30, j'entamerais sans aucun doute une nuit blanche au bout des doigts de Stephen. Je me rends compte à quel point son écriture, la qualité de celle-ci et son univers m'ont manqué toutes ces années. L'heure des retrouvailles a sonné et qu'est-ce que c'est bon!

Je retrouve donc dans Histoire de Lisey tous les ingrédients qui font le succès de Stephen King: limpidité et fluidité qui me font visualiser les scènes comme si j'y étais, au point de carrément rentrer dedans. Et ce malgré des phrases à rallonge ("à rallonge" si on compare à ce qu'on a tendance à trouver de nos jours dans toute une série de romans à succès) et un niveau de vocabulaire qui part dans tous les sens (du plus argotique au plus recherché, j'adooore). Mais ce n'est pas tout, le récit se déroule sur plusieurs niveaux et malgré ça, pas une fois je ne me suis perdue, toujours j'ai su où je me trouvais, avec cette impression de franchir des sas ou des paliers avec une facilité et une douceur incroyables. A un certain moment dans le récit, l'histoire s'étale sur quatre niveaux temporels et nous glissons tour à tour et dans l'ordre: du présent de Lisey à un événement en 1996 à un événement peu avant le mariage de Scott et Lisey à l'enfance de Scott.

Beaucoup d'humour, je trouve, certaines scènes même pas drôles à la base m'ont fait rire car elles sont décrites avec un recul humoristique, l'air de rien...

J'ai bien aimé le personnage de Lisey qui derrière ses airs de "petite Lisey toute simple" a un cerveau qui carbure et au final une vraie personnalité. Un peu fade au début, elle prend heureusement assez vite son envol. Le seul problème est que j'ai eu du mal à me la représenter, tout comme j'avais tendance à oublier qu'elle est censée avoir plus de cinquante ans.

La succincte généalogie des familles respectives de Scott et Lisey permet de s'ancrer dans l'histoire et dans la psychologie des personnages. Scott est par moment vraiment attachant, avec sa mèche qui retombe constamment sur son front et ses petits travers. J'ai ressenti beaucoup de tendresse pour cet homme-enfant qui toute sa vie a navigué entre ombre et lumière.

Le seul vrai bémol pour moi concerne le "méchant" de l'histoire qui semble tombé de nulle part. Or sans dévoiler l'intrigue, il ne s'agit pas d'un être fantastique et même s'il est fou à lier (et que donc par essence, ses motivations peuvent nous échapper à nous, les gens "normaux"), je trouve qu'il est mal amené. Les raisons de sa présence et surtout de ce qui a déclenché ses actes restent trop peu explicites et trop bancales à mon goût. Mais ça n'enlève rien à l'intrigue.


Excellent livre donc, que je recommande. Attention toutefois que, même s'il ne s'agit pas d'un King qui fout le trouillomètre à zéro (en cet aspect il est fort différent des grands classiques de l'auteur), certains passages sont durs car ils touchent à l'intégrité des enfants et décrivent des scènes de maltraitance. Plutôt en quelques mots qu'en plusieurs phrases, mais les âmes sensibles pourraient quand même être heurtées (je l'ai été si vous voulez savoir).

Chapeau à la traductrice (Nadine Gassie) pour les équivalents français aux mots spécifiques du  récit qu'elle a trouvé elle-même ou ailleurs  et que je trouve divins comme crapouasse, toufu ou encore jobré. Ces mots n'en finissent pas de résonner dans ma tête avec délice. "Qu'ils aillent se faire trouffer" m'a bien plus aussi! A la fin du roman, vous trouverez quelques lignes de sa main où elle explique d'où viennent ces mots et expressions.

Histoire de Lisey, c'est aussi un recueil d'allusions à des dizaines de romans, de chansons et de poèmes, un hommage à "la mare où nous descendons boire et jeter nos filets", en d'autres mots, c'est un hommage à nos différentes sources d'inspiration à tous, qu'elles que soient ces sources...

Allez, on ArRIMe Le BardA les curieux et on passe un doux weekend!

PS: je ne vous dis rien de Na'ya Lune pour ne pas déflorer le récit. Pour en savoir plus, vous savez ce qu'il vous reste à faire, les curieux... bonne lecture!


Histoire de Lisey de Stephen King (2006), traduit par Nadine Gassie


Merci de m'avoir lue!



Ness Butterfly
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2 commentaires :

  1. Ah, Stephen King :) j'ai décidé de me lancer à la découverte de cet auteur, j'ai lu son roman sur Kennedy que j'ai abandonné... Mais là j'ai Under The Dome et Shining sous la main, donc je vais m'y mettre prochainement! Ton avis me donne envie de découvrir celui-ci!

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    Réponses
    1. Je comprends qu'on puisse abandonner 22/11/63 ;) Histoire de Lisey est beaucoup plus digeste.
      Pour ma part, je n'ai pas encore lu Dôme et ce n'est pas pour tout de suite, donc n'hésite pas à me dire quoi! Quant à Shining, il est très bon :)

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