samedi 1 février 2014

Littérature #11 - Hikikomori (Jeff Backhaus)





Bonjour les curieux! Vous voyez, j'essaye de tenir mes objectifs, je vous reviens déjà avec une chronique littéraire. Je progresse donc dans ma PAL dont je vous parlais ici et j'en suis ravie (même si je ne progresse pas assez vite à mon goût!). J'espère que vous prenez plaisir à découvrir ce que je lis et surtout ce que j'en pense...

 

 

L'auteur

Pas facile de trouver des informations sur Jeff Backhaus vu qu'Hikikomori est son premier roman. Je peux vous dire qu'il est américain, qu'il a été cuisinier, directeur artistique et pilote avant de devenir écrivain. Carrière pour le moins éclectique et originale donc. Autre "originalité", il a vécu et travaillé en Corée.


Le titre

Hikikomori est un terme japonais qui désigne une pathologie psychosociale touchant principalement les adolescents et les jeunes adultes qui décident de se cloîtrer dans leur chambre, de se couper du monde et de toute communication. En général, ils agissent ainsi parce qu'ils se sentent accablés par la société et ne se pensent pas capables de remplir les objectifs imposés par la société, la famille, les convenances... Selon Wikipédia, le Japon comptait 264 000 hikikomori en 2011, soit un peu plus de 0,2% de la population nippone. Il ne s'agit pas d'agoraphobie, puisque les hikikomori, contrairement aux agoraphobes, n'ont pas peur de sortir et le font même quand ils le jugent nécessaire ou quand ils en ressentent l'envie, souvent la nuit quand les rues sont quasi désertes.


Ce phénomène a tendance à pendre de l'ampleur et il existe de nombreux articles sur le sujet sur le net (mais que ne trouve-t-on pas sur le net?). Le journal Le Monde ou encore la BBC ont déjà traité le sujet. Il existe même un site web francophone de la communauté hikikomori, c'est par ici.


Le quatrième de couverture

"Cela fait maintenant trois ans que Thomas Tessler vit cloîtré dans sa chambre. Un mur le sépare de son épouse, Silke, à qui il ne parle plus. Parce qu'il ne sait pas survivre à la perte de son enfant, Thomas s'est emmuré vivant dans son appartement de Manhattan. Il est un hikikomori. Silke s'est renseignée sur ce syndrome typiquement japonais et, en dernier ressort, se résout à tenter l'étrange solution importée de ce pays: louer les services d'une "petite soeur", une jeune femme payée pour venir s'asseoir tous les jours devant la porte de son mari, renouer le contact et le faire sortir de son isolement. Par tous les moyens, Megumi, une jeune vendeuse de pâtisseries, accepte la mission. Une façon pour elle de faire face à son propre passé et de fuir un présent trop douloureux."


La couverture 

Tant le titre que la couverture m'ont fait de l'oeil. Cette couverture illustre bien sûr l'enfermement de l'hikikomori à travers la pièce et la fenêtre fermée (quand je la regarde de près je me sens d'ailleurs oppressée) versus le monde extérieur représenté par ce qui est je pense Central Park, le ciel, l'horizon et trois oiseaux qui sont des grues je crois. Si ce sont des grues, cela a d'autant plus de sens que la grue est une figure emblématique japonaise et qu'on en fait souvent des origamis. Et puis, il y a trois grues sur cette couverture, tout comme il y a trois personnages principaux dans l'histoire de Jeff Backhaus ;)

 
www.oiseaux-birds.com

 

 

 

L'histoire

La majeure partie du livre est écrit à la première personne, c'est Thomas qui parle. A un tournant de l'histoire, le récit reprendra à la troisième personne. J'ai apprécié la subtilité.

L'écriture est directe, elle m'a parue claire, concise et cependant travaillée. J'y ai trouvé une forme d'élégance. Vraiment bien pour un premier roman. Avant de faire des recherches, je ne m'imaginais pas qu'il s'agissait d'un premier ouvrage d'ailleurs.



Je pense que certaines personnes pourraient trouver ce livre un brin dérangeant ou malsain. Je ne dévoile pas grand chose en vous disant qu'une idylle va naître entre Megumi et Thomas avec l'accord tacite de Silke et sous le toit marital, c'était couru d'avance ça. Cet aspect de l'histoire pourrait sembler peu banal, voire malsain donc comme je le disais. Personnellement, cela ne m'a pas dérangé. Ce qui m'a dérangé par contre, c'est la manière dont ce rapprochement s'est fait, j'aurais aimé plus de subtilité, je trouve que ça arrive un peu vite, que Thomas et Megumi ne prennent pas le temps de se jauger suffisamment ou en tout cas que cet aspect-là, que les tourments intérieurs des protagonistes ne sont pas assez décrits. Et si la relation Thomas/Megumi n'est pas mièvre (bon point), elle n'est pas non plus assez sensuelle selon moi. On sent qu'il y a de ça, mais je pense que l'auteur n'a pas réussi à bien faire passer cet aspect.

Malgré tout, l'histoire ne souffre pas de longueurs, je n'ai pas ramé pour arriver au bout, je ne l'ai pas trouvé lourde.




Conclusion: un bon premier roman, entaché selon moi par un manque de subtilité dans la manière dont la relation physique entre Thomas et Megumi est amenée par l'auteur et un manque de descriptions des émotions inhérentes à la relation qui se noue entre Thomas et Megumi, surtout vu le sujet. Silke, la femme de Thomas, est plus en retrait, on ne sait pas ce qu'elle ressent vraiment, mais cette approche s'insère naturellement dans l'histoire. 







Hikikomori de Jeff Backhaus (2013), traduit par Marie de Prémonville


Merci de m'avoir lue =)
Que votre weekend soit doux et n'oubliez pas... soyez curieux!

Ness Butterfly
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4 commentaires :

  1. Oh, belle découverte! Je ne connais pas du tout cet auteur, mais le thème m'interpelle... Je note donc :D j'aime beaucoup tes chroniques littéraires!!

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    1. Waaaawwww, la AnGee du Livroscope dont j'admire tant les chroniques et tout le travail derrière me dit qu'elle aime beaucoup mes chroniques littéraires *aux anges*

      Merciiiiiiiiiiiiiiii! <3

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  2. Je ne connaissais ni le livre, ni l'auteur, ni la pathologie, mais ta chronique donne envie de découvrir ce roman. A ajouter dans la liste des choses que je dois faire!

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    1. Contente de lire que j'ai pu attiser ta curiosité =)
      Merci de passer me lire!

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