dimanche 17 août 2014

Littérature #18 - Cinq jours (Douglas Kennedy)



  Mais qu'arrive-t-il aux valeurs sûres?

 

Bonjour! Comment allez-vous les curieux? Je suis heureuse de vous retrouver pour partager avec vous mon avis sur Cinq jours de Douglas Kennedy. Je vous avais brièvement parlé de Murmurer à l'oreille des femmes, son dernier opus: ici. Et je vous avais fait part de ma déception. D'autant plus que, pour moi, Douglas Kennedy est une valeur sûre, un repère dans ma bibliothèque depuis des années. Aujourd'hui, découvrons ensemble Cinq jours, publié avant Murmurer à l'oreille des femmes.

 

 

 

 

L'auteur

 

Douglas Kennedy est né le... 1er janvier, comme moiiiiii!!!! *moment d'égarement, excusez-moi*. Sauf que lui c'est en 1955. Il est américain et a grandi dans l'Upper West Side. En 1974, il est parti étudier une année en Irlande. Il y retournera en 1977 rendre visite à des amis et ne reviendra plus en Amérique avant très longtemps (notez le manque volontaire de précision, trop de dates tue la date). De 1978 à 1983, il travaille pour le National Theater Of Ireland en tant qu'administrateur de la branche expérimentale. Ensuite, il démissionne pour se consacrer uniquement à l'écriture et subsiste grâce à son job de journaliste indépendant. Il rédigeait alors des pièces pour le théâtre et ne rencontrait pas le succès, que du contraire puisqu'il a été descendu par le public et par la critique. En 1988, il publie son premier livre, un récit de voyage qui contribue enfin à lui construire une réputation. Deux autres récits suivront, avec succès aussi. Ce n'est qu'en 1994 que son premier roman, Cul-de-sac, est publié. La carrière de Kennedy décolle... Aujourd'hui, il se partage entre Londres, Paris, Berlin et Le Maine.

Je ne lui ai jamais parlé, mais j'ai pu l'observer de près lors de la Foire du Livre de Bruxelles (c'était en 2013 je crois) et je l'ai trouvé charmant avec ses lectrices. Les cheveux longs et légèrement bouclés, des gestes maniérés associés à son accent américain, pour un effet plus fascinant qu'agaçant, Douglas assure le show.


Je lui trouve parfois des airs de Stephen King... des airs un peu.... inquiétants non? 

 


Vous pouvez le retrouver sur son site: ici.




La couverture

 

Je vois plein de choses dans cette photo d'apparence assez quelconque. J'y vois une femme, plutôt jolie, mais très effacée, s'excusant presque d'exister, ne sachant pas ou ne voulant pas se mettre en valeur. Elle s'accroche à sa tasse de café des deux mains, recherchant peut-être la chaleur qui manque dans sa vie (envolées lyriques bonjour!). Elle se cache aussi derrière ses cheveux, pour ne pas qu'on la voie et/ou pour ne pas voir elle-même. Elle est seule, je n'imagine personne assis à sa table avec elle.
















Le quatrième de couverture

 

Peut-on jamais réinventer sa vie? Laura et Richard. Deux inconnus à un tournant de leur existence. Deux êtres, l'un et l'autre enfermé dans son couple. Un homme, une femme. Une rencontre, l'espoir qui renaît. Mais sommes-nous libres de choisir le bonheur? Cinq jours, l'histoire d'une passion.



L'histoire

 

Je vous résume rarement l'histoire du roman que je vous présente dans mes articles, j'en suis consciente. Honnêtement, résumer une histoire quand ce n'est pas absolument nécessaire ne m'intéresse pas et je préfère vous dévoiler le récit le moins possible. Encore une fois, ici le quatrième de couverture que je vous ai recopié ci-dessus suffit. Du moins, je crois, n'hésitez pas à me le dire si vous voulez que je vous résume plus les intrigues.

Je vous avais donc fait part de ma déception quant aux derniers ouvrages de Douglas Kennedy et, comme promis, je reviens vers vous pour illustrer un peu plus mon propos. Je suis là devant mon écran à me demander ce que je vais bien pouvoir dire pour illustrer mon propos, entre nous ^^ Du vide. C'est malheureux, mais voilà ce qu'il y a entre mes deux oreilles et donc au bout de mes doigts quand je pense à l'histoire que je viens de lire. Elle commençait pourtant bien. Une femme, un homme, des destins qui semblent tout tracés et tout à coup la possibilité de changer de cap. Auront-ils le courage d'être vraiment heureux, d'oser? De ne pas rester dans les sentiers battus, de dire merde aux conventions, de réaliser qu'on ne vit qu'une fois. 

Passionnant non? Si le sujet l'était, du moins pour moi, le récit n'en est pas à la hauteur. Je ne l'ai pas trouvé mauvais, certains passages m'ont permis de rentrer vraiment dans l'histoire, mais pour du Douglas Kennedy, j'ai trouvé ça assez plat, sans relief, pas assez fouillé, pas assez prenant. J'ai lu Cinq jours comme on lit un magazine, sans être dérangée par le contenu, mais sans passion et avec une énorme sensation de vide à la fin. Je ressens rarement cette sensation de vide après avoir lu un bouquin. Je précise aussi que l'intrigue était téléphonée. Je ne vais pas dévoiler les détails, mais certaines choses étaient courues d'avance. 

Bémol aussi quant à l'emballement dont font preuve nos deux protagonistes. On espère quand même que deux adultes de cet âge-là ne vont pas se montrer aussi ridicules. Mais si! Attention, ne me prenez pas pour une aigrie face aux sentiments amoureux. Bien sûr qu'on peut tomber amoureux à tout âge, bien sûr que ça peut être fort, magique et merveilleux et bien sûr qu'on peut ressentir ces sentiments assez vite dans une relation. Mais on reste prudent, on ne fait pas dans la seconde des plans sur la comète surtout quand on a l'expérience de l'échec. Même si l'envie est là, on la garde pour soi non? On ne s'appelle pas "mon amour" au bout de quarante-huit heures. Je crois que ce qui m'agace le plus, c'est le côté "du jour au lendemain on va vivre ensemble et mettre toutes nos affaires en commun", comme si on ne venait pas de constater la merde que c'est de mettre tout en commun et de fusionner, comme si on n'avait pas cette expérience-là. Surtout n'apprenons pas de nos erreurs, et mieux, revivons-les dans la seconde. Et je pense que si cet aspect-là n'est pas passé c'est parce qu'il est mal amené. Pour schématiser: on se rencontre, on tombe amoureux, on fait l'amour, on décide de vivre ensemble et on entreprend les démarches pour se faire. Tout ça sur... cinq jours. Impossible pour moi d'accrocher à un truc pareil.
En rédigeant cette chronique - et donc en réfléchissant - je reste sur cette impression que l'histoire n'amène à rien, à quelques niveaux que ce soit. Un peu dur peut-être? Oui sans doute car, bien sûr, on peut partir de cette histoire pour entamer une réflexion personnelle, mais je pense que ce roman aura un goût de trop peu pour les passionnés de psychologie et de développement personnel.

Dommage car le thème induit bel et  bien un questionnement profond comme c'est le cas de toute l'oeuvre de Kennedy. On retrouve par ailleurs clairement un de ses thèmes de prédilection: le fait que l'homme soit très fort pour se construire sa propre prison. Dans Le Nouvel Observateur (source wikipédia), Kennedy, par ailleurs divorcé en 2009 après vingt-quatre ans de mariage, déclare que le mariage est la prison la plus commune que l'être humain puisse se créer. Je pense que Cinq jours illustrent parfaitement les propos tenus à l'époque, mais que l'auteur a peut-être rédigé ce texte avec trop de retenue...


Cinq jours de Douglas Kennedy (2013 ), traduit par Bernard Cohen 


Comme d'habitude, j'espère que mon article vous a plu! N'hésitez pas à me laisser un commentaire! Et surtout.... soyez curieux! Passez une belle semaine! On se retrouve le weekend prochain!



Ness Butterfly
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8 commentaires :

  1. Oh, dommage que ce livre ne soit pas à la hauteur de tes attentes :(.

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  2. C'est marrant comme une couverture de livre peut évoquer certaines idées, parfois différentes d'une personne à l'autre! En lisant ce qu'elle t'inspirait, j'y retrouvais certes l'idée générale qu'elle m'inspirait également, mais d'autres détails que je voyais différemment. Subjectivité, quand tu nous tiens ;-)
    vi

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    1. Effectivement, on réagit et on interprète en fonction de nos vécus et de nos sentiments du moments, c'est indéniable. Et quels sont les détails que tu as vu différemment? Je suis curieuse moi! Tu n'en dis pas assez! :p

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    2. Plutôt que de la voir effacée, je la pensais triste et pensive sur sa vie.
      Ses cheveux lâches traduiraient un "laisser-aller" toujours lié à cet état mélancolique.
      Spontanément, c'est la tristesse que cela m'inspire, la résignation presque, que qqun viendrait un jour effacer au profit d'un nouveau bonheur.
      Mais seule à table, oui, ça c'est sûr!

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